Chirurgie de réduction des risques

La chirurgie de réduction des risques (également appelée chirurgie préventive ou chirurgie prophylactique) est une forme de chirurgie dont l’objectif est de minimiser ou de prévenir le risque de développement d’un cancer dans un organe ou une glande. Pour les femmes présentant un risque élevé de cancer du sein et de l’ovaire, la chirurgie de réduction des risques comprend la mastectomie bilatérale et la salpingo-ovariectomie.

Mastectomie préventive

Une mastectomie bilatérale préventive est une intervention chirurgicale qui consiste à enlever les deux seins sains. Elle est proposée aux femmes qui ont un risque très élevé de développer un cancer du sein en raison d’une mutation génétique ou en cas d’antécédents familiaux importants de cancer du sein (mais sans prédisposition génétique).

Les directives belges sur la gestion du risque recommandent une mastectomie bilatérale pour les femmes présentant l’une des mutations génétiques suivantes : BRCA 1, BRCA 2, PALB 2 et ATM. Pour les femmes porteuses d’une mutation des gènes CHEK 2, RAD51C et RAD51D, BARD1, une mastectomie à risque réduit est recommandée en cas d’antécédents familiaux importants ou de diagnostic de cancer du sein. Pour les femmes porteuses d’une variante du gène TP53, les lignes directrices actuelles recommandent que l’option de la mastectomie de réduction du risque soit discutée au cas par cas.

Source: Swierzewski, 2017

Pour les femmes à haut risque qui n’ont pas développé la maladie, une mastectomie bilatérale préventive peut réduire radicalement le risque de cancer du sein de 90 à 95 %, voire plus. Pour les femmes à haut risque chez qui un cancer du sein a déjà été diagnostiqué, cette opération peut contribuer à réduire le risque de développer un second cancer du sein. Pour les deux groupes de femmes, il est en pratique impossible d’éliminer complètement le risque, car il n’est pas possible d’enlever toutes les cellules du sein. Il subsiste donc un faible risque de développer un cancer du sein après une mastectomie (2 à 5 %).

La mastectomie est une intervention permanente et irréversible. Si vous envisagez d’avoir des enfants, vous devez donc tenir compte du fait que l’opération empêche l’allaitement. Outre le risque génétique, des facteurs tels que l’âge, d’autres conditions médicales, le mode de vie et la santé mentale seront pris en considération pour déterminer si une mastectomie prophylactique doit être pratiquée ou non.

Les femmes qui subissent une mastectomie ont la possibilité de reconstruire la forme des seins enlevés ou d’opter pour une fermeture esthétique à plat (sans reconstruction). Les femmes qui choisissent de faire reconstruire leurs seins ont plusieurs options. Les seins peuvent être reconstruits à l’aide d’implants (en solution saline ou en silicone). Ils peuvent également être reconstruits à l’aide de tissus autologues (c’est-à-dire des tissus provenant d’autres parties du corps). La chirurgie de reconstruction du sein peut être réalisée (ou commencée) au moment de la mastectomie (reconstruction immédiate) ou plus tard (reconstruction différée). La reconstruction différée peut avoir lieu des mois, voire des années après la mastectomie.

La mastectomie reste un choix personnel. Les femmes à haut risque qui décident de ne pas endurer cette opération peuvent toujours opter pour un dépistage radiologique fréquent. Consultez la page « Gestion des risques » pour des informations détaillées sur les directives belges actuelles en matière de dépistage des femmes à haut risque.

Nous avons créé un guide complet et clair sur comment se préparer à une mastectomie préventive et à quoi s’attendre.

Téléchargez le guide ici : Français/Anglais/néerlandais(coming soon).

Salpingo-ovariectomie préventive

À ce jour, il n’existe aucune méthode efficace de dépistage du cancer de l’ovaire. La seule approche préventive radicale consiste à pratiquer une salpingo-ovariectomie bilatérale, c’est-à-dire l’ablation chirurgicale des ovaires et des trompes de Fallope sains. Cette opération est le moyen le plus efficace de réduire le risque dans ces tissus, à des niveaux inférieurs à 5 %. Pour les femmes porteuses d’une mutation du gène BRCA 1, la salpingo-ovariectomie bilatérale est recommandée avant l’âge de 40 ans. Pour les femmes porteuses d’une mutation BRCA 2, PALB 2, RAD51C, RAD51D ou BRIP 1, la chirurgie est recommandée avant l’âge de 50 ans, mais les antécédents familiaux doivent être évalués.

Il existe deux méthodes chirurgicales principales pour l’ablation des ovaires : la laparoscopie et la laparotomie. Toutes deux sont pratiquées sous anesthésie générale. Dans la plupart des cas, l’opération est réalisée par laparoscopie.

Source: Swierzewski, 2017

Une intervention préventive en deux temps, appelée salpingectomie préventive avec ovariectomie différée, peut être proposée aux femmes qui refusent l’ablation simultanée des trompes et des ovaires. Cette intervention consiste en l’ablation des trompes de Fallope (salpingectomie) afin de réduire le risque de cancer au début de celles-ci et de permettre le maintien de la fonction ovarienne et donc d’éviter les effets liés à une ménopause précoce. À un stade ultérieur de la vie, les ovaires seront retirés (ovariectomie) pour compléter la première intervention chirurgicale et minimiser le risque de cancer de l’ovaire. Des études et des essais cliniques concernant l’efficacité de cette approche sont en cours. Consultez notre page ‘essais cliniques’.

Le suivi après la chirurgie préventive consiste en une consultation annuelle avec votre gynécologue.

L’ablation des ovaires entraîne des effets secondaires, notamment une perte de fertilité et l’apparition d’une ménopause précoce. Cette opération provoque en effet une ménopause chirurgicale instantanée. Les symptômes de la ménopause peuvent varier d’une femme à l’autre. Certaines femmes ne présentent aucun symptôme de ménopause après l’opération, d’autres en présentent certains, tels que bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, fatigue, perte de libido, sécheresse vaginale et changements d’humeur. Les femmes qui subissent une salpingo-ovariectomie bilatérale avant l’âge de 50 ans se voient généralement proposer un traitement hormonal substitutif (THS) pour prévenir les symptômes de la ménopause et protéger leur bien-être général (y compris la santé cardiaque et osseuse). L’utilisation du THS après une salpingo-ovariectomie doit être soigneusement discutée avec votre équipe médicale, en particulier si vous avez eu ou avez un cancer du sein.

La salpingo-ovariectomie bilatérale entraîne également une perte de fertilité. Pour des informations sur la fertilité et le planning familial, consultez la page dédiée.

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